Aller au contenu

Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

capacité de ce grand Miniſtre & la vaſte étenduë de ſon génie fecond en expediens, ne l’en eût empêché par les negociations qu’il faiſoit faire de toutes parts.

Mais il n’eſt pas neceſſaire d’avoir recours aux exemples paſſez pour connoître ce que peuvent les negociations, nous en voyons tous les jours des effets ſenſibles ; elles cauſent des révolutions ſubites dans de grands Etats, elles arment des Princes & des Nations entieres contre leurs propres intérêts ; elles excitent des ſéditions, des haines, & des jalouſies ; elles forment des ligues & d’autres traitez de diverſe nature entre des Princes & des Etats qui ont des intérêts oppoſez ; elles le détruiſent & rompent les unions les plus étroites, & l’on peut dire que l’art de négocier, bien ou mal conduit, donne la forme bonne ou mauvaiſe aux affaires generales, & à un très-grand nombre de particulieres, & qu’il a plus de pouvoir ſur la conduite des hommes, que tou-