Page:De Callières - De la manière de négocier avec les souverains, Amsterdam, 1716.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gue étant la langue commune de toutes les Nations Chrétiennes.

Il eſt encore fort utile & bien-ſéant, que ceux qui ſont chargez des intérêts des Erats, & ſur la conduite deſquels repoſent ſouvent des Nations entieres, ayant une connoiſſance generale des Sciences propres à leur éclairer l’entendement : mais il faut qu’ils les poſſedent ſans en être poſſedez, c’eſt-à-dire qu’ils ne les eſtiment pas plus qu’elles ne valent, & qu’ils ne les regardent que comme des moyens de ſe rendre plus ſages & plus habiles, & non pas comme un ſujet de s’enorgueillir, & de mèpriſer ceux qui ne ſavent pas les mêmes choſes qu’eux. Ils doivent encore n’y pas donner une trop grande application ; un homme engagé dans les emplois publics, doit conſiderer qu’il eſt deſtiné pour agir & non pas pour demeurer trop long-temps enfermé dans ſon cabinet, que ſa principale étude doit être de s’inſtruire de ce qui ſe paſſe parmi les vivans, préferablement à tout ce qui s’eſt paſſé chez