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cases sous l’étendard portant l’étoile d’or sur champ d’azur. Ils échangeaient un péril toujours imminent contre un espoir de libération, sinon immédiate et complète, du moins théorique et prochainement certaine.

Quelque inhumain qu’il nous paraisse à présent, l’esclavage fut, paraît-il, à ses débuts un progrès. La première forme de la victoire consistait chez toutes les tribus primitives à manger les vaincus. Le manque d’appétit en ayant fait mettre quelques-uns en réserve, on les employa en attendant leur sort, aux ouvrages les plus durs. Ainsi naquit l’idée de tirer profit des forces humaines asservies. Désormais les guerres se multiplièrent dans le but de se procurer des esclaves ; l’esclavage engendré par la guerre, l’engendrait à son tour. Il fut largement pratiqué, ainsi que le servage, sa forme atténuée. Ni les penseurs grecs, ni même les Pères de l’Église ne le condamnèrent, quoique l’Église cherchât à l’adoucir, en interdisant les jeux d’amphithéâtre, en rachetant les captifs, en défendant la vente des enfants, et seule institu-