Aller au contenu

Page:De Caraman-Chimay Borghese - Belges et Africains, 1916.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
belges et africains

marque le vrai progrès de la civilisation chrétienne sur la vie de sauvage, où chacun, le plus polygame qu’il pouvait, citait le nombre de ses femmes pour prouver sa richesse.

Les premiers missionnaires retrouvèrent encore, paraît-il, des vestiges de rites chrétiens, dans les cérémonies indigènes ; on s’y servait de mitres, de chapes, et surtout de goupillons pour asperger les assistants. Beaucoup de Congolais portent en grand secret un nom chrétien corrompu, dont il est facile de retrouver l’origine. Ils s’en servent pour prêter serment. C’est leur « mo santo » qu’ils échangent mystérieusement entre eux, mais qu’ils ne révèlent à aucun étranger.

Au musée colonial de Tervueren, je me souviens d’être restée longtemps pensive devant une petite idole, sculptée dans un morceau de bois à peine dégrossi, me demandant par quelle sagesse inconsciente le sauvage sculpteur avait choisi, pour les fixer entre les rudes paupières de sa divinité, des éclats de miroir lucide, où se reflètent toutes choses…