nieres que par tolérance il avoit preſcrites & ordonnées, l’adoroient d’une treizieme façon à laquelle il n’avoit pas ſongé.
Voici ce qu’on écrit de Conſtantinople. Le Sultan s’étant beaucoup ennuyé depuis quelque tems & ne regardant qu’avec dégoût les plus belles femmes de ſon ſérail, a démandé ce que faiſoient les ſouverains d’Europe pour ſe divertir. Les gens attachés aux ambaſſades ont fourni là deſſus les lumières qu’on leur a démandées. Tout cela leur donne trop peu de peine, tout cela eſt monotone a dit le Sultan en bâillant. Je parierois que vos ſouverains s’ennuyent autant que moi & c’eſt beaucoup dire, car je ſuis las à mourir d’avoir plus de femmes qu’aucun autre mortel, de plus beaux tapis qu’aucun autre mortel, & le plus magnifique cimeterre qui ait jamais pendu au côté d’un mortel. Mais que font les courtiſans d’Europe quand ils veulent faire plaiſir à leurs princes & gagner leurs bonnes graces ? ils leur diſent, a répondu le ſecrétaire d’un ambaſſadeur, qu’ils ſont aimés de leurs peuples & conſidérés de tout