Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/134

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palme, et met au niveau des maîtresses les femmes de basse origine. Là rien n’est feint ; toutes les attitudes y sont d’une telle vérité qu’elles auraient enflammé le vieux Priam et qu’elles auraient fait oublier à Nestor son infirmité. Alors l’érection ne supporte aucun retard, la femme redevient simple femme, et l’antre retentit aussitôt de ces cris unanimes : C’est chose permise, vite des hommes. L’amant dort-il ? Elle lui fait donner l’ordre de revêtir son manteau et d’accourir. Point d’amant ? elle se jette sur des esclaves. Pas moyen d’avoir des esclaves ? que vienne donc un valet de bains. À son défaut, à défaut de tout homme, pas d’hésitation, elle se fera couvrir les fesses par un âne. »

Que faut-il de plus ? Il y avait deux sortes d’orgies tribadiques : dans l’une les dames romaines se permettaient tous les excès, souillaient l’hôtel de la Pudicité ; dans l’autre elles célébraient les mystères de la bonne déesse. Vous voyez tout d’abord les tribades se faire porter la nuit en litière à l’autel de la Pudicité, et pour stimuler, par l’indignité même du forfait, Vénus rassasiée, elles pissent, elles souillent de leur urine l’image de la déesse, en lançant de longs jets tout autour d’elle, et qui sait ? peut-être même sur la face de la déesse. Et au matin les maris marcheront dans cette urine en allant saluer leurs patrons. Puis à tour de rôle elles chevauchent, elles se font chevaucher. Voici donc plus d’une Philénis : tribade des tribades. D’autres se hâtent ensuite d’aller célébrer les mystères de la bonne déesse, mystères bien connus dans le public depuis l’impudence de Clodius. Les sons des cors et des trompettes, l’ivresse du vin, tout les excite à engager énergiquement le combat des cunnus : elles délirent, elles laissent flotter leurs cheveux épars, elles glapissent, elles pissent. Voici