Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/28

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« Le baiser a mille formes ; la plus simple et la moins fatigante est celle dans laquelle la femme reste à demi-penchée sur le côté droit. »

Il conseille surtout aux femmes de longue taille de se faire ainsi chevaucher :

« Qu’elle appuie ses genoux au lit, en inclinant légèrement la tête, la femme dont les flancs sont remarquables par leur longueur. »

Quant à Martial, il indique cette position de chevauchement, à Phyllis, courtisane célèbre.

« Deux amants, dit-il, étaient venus un matin chez Phyllis pour la baiser, et chacun d’eux désirait la prendre toute nue le premier. Phyllis promit de se donner en même temps à tous deux, et elle tint parole. L’un d’eux lui souleva les cuisses, l’autre la tunique. »

Phyllis était donc à moitié couchée, penchée sur le flanc : un de ses amants la baisait en lui soutenant la jambe, l’autre la pédiquait en relevant sa tunique.

Venons maintenant à cette forme du baiser dans laquelle l’homme couché sur le dos pénètre une femme penchée sur lui. Les rôles renversés, la femme joue ici celui de cavalier, l’homme devient la monture. On appelle cette posture « le cheval d’Hector », selon une proverbiale expression du même Martial.

« Les esclaves phrygiens se masturbaient derrière la porte chaque fois que l’épouse se mettait à cheval sur Hector. »

Ovide affirme éloquemment que cette posture ne pouvait et ne devait pas être du goût d’Andromaque, laquelle était très grande ; seules en effet, les femmes de petite taille se font ainsi porter :

« Que la femme de petite taille chevauche son amant ;