Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/56

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il se rasait ensuite, » afin de ne rien perdre de l’odeur recueillie.

Tous les empereurs romains passent du reste pour avoir épilé leurs cinèdes : quelques-uns, par surcroît, leur frottaient la figure avec du pain mouillé pour leur procurer une peau d’un blanc plus brillant, ou éviter la poussée de la barbe.

Les femmes pour plaire usaient, aussi de ce procédé, et, d’autres bien plus coûteux.

Écoutons ce que Juvénal dit, d’une matrone : « En voyant cette face enduite et bassinée de tant de préparations diverses, couverte d’un cataplasme tout humide, on se demande si c’est un visage ou un ulcère. Elle découvre enfin la figure et enlève la première couche. Alors, elle se lotionne d’une telle quantité de lait qu’elle serait obligée de se faire suivre d’un troupeau d’ânesses, si jamais elle était exilée vers le pôle hyperboréen.

On employait aussi des couches de craie : ainsi Pétrone parle d’un pédéraste, qui besognait depuis longtemps et en vain l’engin raccorni d’un camarade sans puissance. « Vois-le : sur son front baigné de sueur coulent des ruisseaux de fard : dans les rides de ses yeux il y a une couche si épaisse de craie qu’on dirait un mur décrépi rongé par la pluie. »

Et ne quittons pas l’épilation sans noter que parfois, l’épilation était employée comme supplice.

Ainsi aux hommes pris sur le fait d’adultère, on leur enfonçait dans le cul un radis noir ou un poisson, on le leur épilait, et, on l’arrosait ensuite de cendres chaudes.

Ce châtiment au moins, dans sa première partie, pouvait être considéré comme une agréable sensation, sinon par tous, du moins par beaucoup.