Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/70

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m’avait tiré d’affaire. Mille membres, et des beaux, me pénétrèrent les entrailles, et mon culus était foulé nuit et jour. Si me faire pédiquer eût pu profiter à ma mentule, roidie elle toucherait certainement ma tête ; molle, elle descendrait à mes pieds. Mais cela ne me profita en rien, ne me la fit pas grossir le moins du monde, et peut-être même l’usage excessif l’a-t-il fait dépérir. Tout jeune garçon a un seul désir, que sa mentule grossisse et remplisse bien sa main. Et l’on dit souvent que la tenir à la main lui profite ; c’est même la plus puissante cause du vilain vice. Mais chacun la gardera telle que la nature la lui aura donnée : Elle vous la fera longue ou courte, à son gré. Ne vous fiez pas à vos fesses ; ce sont là des fictions. Nous faisons ces contes, nous les mâles, pour trouver à pédiquer. Que nul de vous n’aille s’amuser à se faire monter dessus comme des bêtes ; et qu’il vous suffise de livrer vos bouches pour les baisers. Voilà ce qui cause les cuissons du culus, les déchirements avec les doigts ; les malheureuses fesses y gagnent des excroissances et des tumeurs. J’en ai vu un à la suite de pareilles pratiques, envahi d’une telle pâleur qu’on aurait cru qu’il avait barbouillé sa face de safran. Ajoutez que de là vient vite l’odeur infecte de bouc sous les aisselles, qu’une barbe fâcheuse fournit des poils extraordinaires, et que souvent en cent endroits la peau se déchire, au point qu’il est besoin de cautériser les fesses pour les réparer. C’est de la même façon que j’ai vu, sous une pluie excessive ou sous un soleil trop chaud, éclater dans leur écorce les pommes de Carthage. »

Mais en voilà assez sur l’enculage. Occupons-nous maintenant du suçage.