Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/94

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circoncision eût été réputée incomplète. Mais Celse s’y oppose.

Du reste, on goûtait beaucoup à cette époque certaines danses lascives, en particulier celles des jeunes Gaditanes, originaires de Cadix parce qu’elles incitaient à la masturbation et que les membres ridés des vieillards eux-mêmes s’émouvaient, comme nous l’avons souvent lu ; dans Martial et Juvenal.

« Habile à prendre les poses lascives au son des castagnettes de la Bétique, à imiter la souplesse des danseuses de Cadix, Téléthusa mettrait en érection le tremblant Pélias, et réveillerait les sens du mari d’Hécube jusqu’auprès du bûcher d’Hector. »

« Tu espères sans doute que la danseuse Gaditane va commencer à te mettre en rut au rythme de sa voix et que, encouragées par les applaudissements, des jeunes filles vont incliner jusqu’à terre leurs fesses trémoussées, puissant aiguillon pour Vénus défaillante. »

Il convient d’ajouter ici quelques détails : agiter par soubresauts les fesses et les cuisses se dit en latin crissare. Les femmes exécutent ces mouvements soit dans le coït, pour augmenter le frottement et par conséquent le plaisir, soit dans la danse, en vue d’exciter les désirs des spectateurs. Les jeunes Gaditanes jouissaient, à cet égard, d’une grande réputation ; Martial le dit, à plusieurs reprises :

« Et des jeunes filles venues de Cadix la dépravée, en proie à un rut sans fin, ne secoueront pas d’un souple trémoussement leurs reins lascifs. »

« Elle a des mouvements si lubriques, elle est si lascive et si voluptueuse qu’elle eût fait se masturber Hippolyte lui-même. »