Page:De Figuris veneris ou les Multiples visages de l’amour (éd. Chat qui pelotte).djvu/96

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le souvenir d’une jeune fille qui m’a servi de patiente. »

Diogène le Cynique a acquis une certaine renommée pour s’être masturbé. On rapporte qu’il disait, en se frottant avec ardeur les parties en public : Puissé-je de même façon me frictionner le ventre quand il crie la faim ! »

Lorsque le masturbé a recours à une main étrangère, il peut se faire que non seulement lui-même jouisse, mais aussi l’opérateur.

En vérité cela fait partie de l’art des courtisanes, de se servir des doigts pour provoquer un membre languissant. Or cette langueur peut avoir pour cause le grand âge de la femme, nous explique Martial :

« Tu ordonnes, Lesbie, que mon membre soit toujours roide pour toi ; mais, crois-moi, la mentule n’est pas aussi facile à tendre que le doigt. Tu as beau la presser de tes doigts en prononçant de douces paroles ; ta face dure produit un effet contraire à celui que tu recherches. »

Et ailleurs : « Quand ta vieille main se met à manier mon membre languissant, tes doigts, Phyllis, assurent sa mort. »

Cette langueur peut être aussi causée par le grand âge de l’homme, toujours selon Martial :

« Mévius, tu ne bandes plus qu’en rêve, et ta verge n’éjacule plus que jusqu’à tes pieds ; tes doigts se lassent à secouer ta mentule en guenilles qui, sollicitée en vain, ne relève plus qu’une tête flétrie. »

De même en était-il de la mentule de Bassus ; habitué à se rompre les flancs sur de jeunes chevelus, il rapportait au lit conjugal un engin languissant, que les doigts de l’épouse travaillaient à éveiller ;

« Tu te romps les flancs, dit encore Martial, Bassus,