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LES ANCIENS CANADIENS.

CHAPITRE HUITIÈME.

Séparateur


Le premier jour de mai :
Labourez,
Je m’en fus planter un mai :
Labourez,
À la porte à ma mie.

Ancienne chanson.


la fête du mai.


Il était à peine cinq heures le lendemain au matin, lorsque Jules, qui tenait de la nature du chat, tant il avait le sommeil léger, cria à de Locheill, dont la chambre touchait à la sienne, qu’il était grandement temps de se lever ; mais, soit que ce dernier dormît véritablement, soit qu’il ne voulût pas répondre, d’Haberville prit le parti le plus expéditif de l’éveiller, en se levant lui-même. S’armant ensuite d’une serviette trempée dans de l’eau glacée, il entra dans la chambre de son ami, et commença sa toilette du matin en lui lavant brusquement le visage. Mais comme Arché, malgré ses dispositions aquatiques, ne goûtait que bien peu cette prévenance par trop officieuse, il lui arracha des mains l’instrument de torture, en fit un rouleau, qu’il lui lança à la tête ; et se retournant de côté, il se préparait à reprendre son sommeil, quand Jules, passant aussitôt au pied du lit, lui arracha toutes ses couvertures. Force fut à la citadelle réduite à cette extré-