Page:De Gaspé - Mémoires. 1866.djvu/235

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jeunes gens s’écriaient : le voici ! le voici ! nous allons passer une soirée agréable.

Laterrière me racontait un petit épisode assez divertissant d’un de ses voyages en Angleterre.

Nous avions fait la connaissance, Laterrière et moi, après notre sortie du pensionnat du séminaire, d’un jeune Anglais, nommé Walker ; et voici sous quelles circonstances. Nous admirions, un jour, un superbe navire, ancré le long du quai de la Reine, lorsqu’un jeune étranger, très bien mis et aux manières engageantes, nous invita à visiter son vaisseau, et nous fit ensuite servir une excellente collation. Une liaison est bien vite formée entre jeunes gens du même âge, et Walker, sans être introduit dans nos familles, n’en fut pas moins fêté par nous et nos amis.

Quelques années après, Laterrière visitant je ne me rappelle plus quelle ville de l’Angleterre, muni d’excellentes recommandations à des gentlemen de l’endroit, rencontra un dimanche, l’après-midi, notre ancienne connaissance Walker, prenant le frais, dans un lieu très fréquenté, avec deux de ses amis. La joie fut mutuelle entre lui et Walker, qui l’introduisit à ses compagnons. Et voilà Laterrière se promenant bras dessus, bras dessous, avec eux, lorsqu’au milieu de la conversation il fut tiré à part par deux des gentlemen qui avaient fait honneur aux recommandations de leurs amis de Londres.

— Mon cher monsieur, lui dit un des gentlemen, votre société nous a procuré beaucoup de plaisir, mais tout rapport doit nécessairement cesser entre