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CHAPITRE TREIZIÈME


LE LAC TROIS-SAUMONS PENDANT L’HIVER.


Vous serez, sans doute, des nôtres, me dit mon ami M. Charron, marchand de la paroisse de Saint-Jean Port-Joli, à l’issue de la grand-messe, au mois de décembre de l’année mil-huit-cent-vingt-cinq : je vais demain au lac Trois-Saumons, avec notre ami M. Pierre Verrault, et nous comptons sur vous.

— Je n’ai jamais rendu visite à notre beau lac pendant l’hiver, répliquai-je ; et je ne crois pas qu’il soit bien amusant de geler tout debout en attendant qu’il plaise à mesdames les truites de venir mordre à l’appât que nous leur offrirons dans une fosse pratiquée dans une couche de glace de deux à trois pieds d’épaisseur.

— Mais, dit M. Charron, nous tuerons des lièvres et des perdrix, nous tendrons des collets, et à leur aide nous ferons une meilleure chasse pendant la nuit même que pendant le jour.