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Page:De La Nature.djvu/13

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Donnez aux idées de bien & de mal toute l’étendue qu’elles peuvent avoir. Il n’y a rien, dans la Nature, à qui les qualités de bon & de mauvais ne puissent convenir ; mais la cause, dont la Nature est l’effet, est toute bonne ; & ceci achève de compléter l’équilibre. Car si l’infini, comme tel, est quelque chose de bon, le fini, comme tel, sera quelque chose de mauvais. J’ai donc cru qu'il importoit de m’expliquer dès le commencement, avec plus de hardiesse qu’on ne l’a jamais fait, sur l’essence infinie, de peur qu’on ne m’accusât de la confondre avec le double principe de Manès : j’ai dû avancer & prouver que les qualités de l’infini, étaient d’une nature toute différente de celles du fini. C’est sur cette différence que je fonde principalement la nécessité d’une égalité de biens & de maux dans l’Univers. Ceux qui ne verront pas la liaison de ce début avec le reste du système, ne m'auront pas compris.

Il falloit ensuite fixer le sens de ces expressions, la Nature, Etat de la Nature, perfection de la Nature, plus équivoques que jamais par la diversité des commentaires dont on les a chargées.

Je veux montrer l’équilibre du bien & du mal dans toutes les substances & dans