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Page:De La Nature.djvu/160

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vérités ; que l’excellence de l’entendement humain seroit au dessous de rien ; que tout considéré il vaudroit mieux n’en point avoir, puisqu’il seroit plus ordinaire d’en abuser que de s’en bien servir, & que cet abus indispensable n’est point compensé. Où sera donc l’équilibre ? Le voici.

Il n’y a point de vérité qui n’ait été contredite, & prouvée d’autant de manieres qu’on l’a combattue ; point d’erreur qui n’ait été soutenue, & réfutée dans la même étendue. Par cette contrariété de sentimens tout devient égal. Cela est bientôt dit. On ne chicannera pas sur cet article. Mais il faut démontrer que ce bizarre assemblage de vrai & de faux est une nécessité dans la nature ; que l’erreur est aussi nécessaire à l’esprit humain que la vérité ; car je ne suis pas du sentiment de ceux qui ont fait de celle-ci un secret réservé à la divinité. Comparons