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Page:De La Nature.djvu/174

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& l’excès de la volupté sensuelle, s’allient avec une égale facilité au même dogme : celui de la résurrection des corps.

CHAPITRE XIX

Des passions : du vice & de la vertu.

Je me borne à des vues générales. Dire que les passions contribuent à l’équilibre du bien & du mal dans l’univers, c’est énoncer une proposition, déjà unanimement avouée. Car dans la division des passions on en compte autant de bonnes que de mauvaises, autant d’utiles que de préjudiciables, autant de vertueuses que de vicieuses. Disons plutôt que les moralistes conviennent tous qu’il n’en est aucune qui ne soit susceptible de ces modifications contraires, & ne puisse devenir aussi féconde en bien qu’en mal.

Les passions, n’étant que le développement de la sensibilité physique appliquée à divers objets, prennent le caractere du vice ou de la vertu, selon que l’application en est conforme ou contraire à la régle de moralité. Par où ce développement a-t-il commencé ? Dans quel ordre la nature a-t-elle produit au dehors les passions qu’elle contenoit ? On croit que l’amour-propre a paru d’abord, ayant