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Page:De La Nature.djvu/206

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Le juste tombe sept fois par jour & se releve sept fois ; parce que la volonté humaine dans les circonstances les plus favorables à la vertu, peut encore se porter au crime, comme il arrive très-souvent ; tandis que dans les occasions les plus dangereuses pour l’innocence, elle se décide au bien.

Il est essentiel à la volonté humaine d’avoir la faculté de vouloir le bien ou de ne le pas vouloir, de vouloir le mal ou de ne le pas vouloir. Si l’on veut appeller cela du nom de liberté ; d’accord : il s’en suivra que la liberté est essentielle à la volonté humaine, & en d’autres termes, que la volonté humaine ne peut pas être forcée.

Je dis qu’il est de l’essence de la volonté humaine d’avoir la faculté de vouloir le bien & la faculté contraire ; & je ne conçois pas qu’aucune de ces facultés puisse devenir une nécessité dans la créature. La volonté en effet ne pourroit être nécessitée au bien à l’exclusion du mal, qu’en vertu d’une droiture infinie : il n’y a qu’une malice infinie qui puisse la nécessiter au mal à l’exclusion du bien. Or la volonté ne peut être ni infiniment bonne ni infiniment méchante.

Supposons la volonté tellement méchante dans une seule occasion, qu’elle veuille nécessairement le mal, sans avoir la faculté de ne le pas vouloir. Assurément elle sera pour