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Page:De La Nature.djvu/254

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autant de droit d’être rangé dans la classe des animaux, soit qu’il en occupe le haut, le bas ou le milieu.

Pour moi, je conçois l’animalité comme l’existence. Dira-t-on qu’une chose soit plus ou moins qu’une autre ; parce qu’elle existera différemment d’une autre ? Ce seroit abuser des termes. Entre ce qui est & ce qui est, comme tels, il n’y a qu’un rapport d’égalité. Sous quelque forme qu’existent les diverses portions de la matiere, elles ont toutes autant de droit les unes que les autres, d’être mises au nombre des êtres. Aussi qu’un animal soit poisson, oiseau, quadrupede, insecte, chien ou homme, il n’est ni plus ni moins animal. On aura raison de s’étonner qu’un naturaliste, porté à n’admettre aucune distinction réelle entre le végétal & l’animal, s’efforce d’en trouver d’un animal à un autre comme tels. S’il y parvenoit, ce seroit une inconséquence de plus pour son hypothese. Les particules primitives organiques qui ne seroient des animaux d’aucune espece connue, ne se combineroient jamais de maniere qu’il en pût résulter aucune des especes d’animaux que nous connoissons. Auroit-on voulu ôter l’animalité aux parties organiques des animaux, pour la donner aux plantes ? Ne pourroient-ils donc la conserver tous, chacun selon son espece ?