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Page:De La Nature.djvu/280

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Dès qu’un germe est détaché de son groupe, sa force extensive agit. Rien ne s’y oppose plus, tout au contraire la favorise. Son premier effet est la dilatation de l’orifice de l’ombilic, qui n’est encore qu’un point proportionné au reste du corps, par où l’embryon plongé dans la semence qui l’environne, en absorbe autant que l’exige le progrès successif de son développement. Sans imaginer d’autre moule que le germe lui-même, on sent comment les particules spermatiques absorbées par lui & suffisamment fixées en le pénétrant, le pressent successivement par la vivacité avec laquelle elles entrent, dans tous les points de la masse & de la superficie ; enfilant les moindres tubules, elles en élevent les filamens affaissés, ébauchent la tête & le tronc, les bras & les jambes, les pieds & les mains, marquent les premiers traits de l’ossification, dessinent par des filets plus ou moins fins, les côtes, les muscles, les nerfs, les veines, les arteres, avec les articulations & leurs ligatures. Mais cette économie qui ne consiste encore qu’en des linéamens si déliés, ne paroît qu’une substance gélatineuse, telle qu’un mucilage épaissi. Des parties surabondantes de la semence, que l’embryon n’absorbe point, serviront à composer le cordon, le placenta, & les enveloppes : le chorion & l’amnios ; & c’est une chose digne d’attention,