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Page:De La Nature.djvu/301

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trompe, communément hérissée de poils, ou garnie de plumes, pour recevoir cette poussiere qui y tombe & est portée dans la gaîne des ovaires au bas du pistil ; soit qu’avant d’y parvenir elle souffre une dissolution dans les mamelons dont le haut du pistil est tapissé intérieurement, ainsi qu’un moderne l’a conjecturé, soit que dès-lors elle soit assez subtile pour se faire un passage jusqu’aux ovaires. Cette méchanique est sensible dans quelques tulipes : elle l’est davantage dans la fleur du poirier, où l’on a un plaisir singulier à vérifier les observations de Malpighi, & à reconnoître l’imperfection de ses figures.

Quand je dis que ce petit jeu amoureux est plus marqué dans une fleur que dans une autre, je ne parle que de la courbure du sommet de l’étamine, qui est plus ou moins grande suivant son éloignement & son élévation au dessus du pistil. J’ai suivi ces différences négligées par les botanistes, & j’y insiste volontiers : j’y vois l’empressement du fleuron mâle à rechercher le fleuron de l’autre sexe.

Dans le poirier dont les filets chargés de poussiere sont à proportion plus élevés au dessus du pistil, que dans les autres especes, l’étamine penche considérablement son sommet, & d’autant plus dans une fleur comparée