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Page:De La Nature.djvu/326

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des grains, si d’ailleurs l’on n’avoit pas découvert les bouches infinies en nombre, par lesquelles les minéraux prennent leur nourriture.

L’or & l’argent vierge s’élevent en filamens sur les mines ou sur les rognons dont ils sortent : les moissonneurs en trouvent sous leur faucille qui a poussé hors de terre : cela n’est point rare en Hongrie, où l’on voit aussi de petits métaux qui ont végété dans la moëlle des arbres. Un particulier fit présent à l’empereur Rodolphe de plusieurs épics de bled, chargés de corps métalliques ramifiés. Un professeur d’histoire à Nuremberg a trouvé de petits argens qui s’étoient moulés dans des morilles : ils en avoient la figure intérieure. Les cabinets des curieux sont pleins d’arbrisseaux de métal qui se sont étendus sous cette forme dans des substances crystallines, pierreuses, même métalliques hétérogenes. Mr Henckel n’hésite pas à attribuer leur extension à un suc nourricier : ensorte que la combinaison radicale, c’est-à-dire, l’intussusception radicale d’une nourriture propre, crue reservée au végétal & à l’animal, a également lieu dans le regne minéral. Une aiguille de crystal, un diamant, une agathe, un caillou, une pierre commune,