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Page:De La Nature.djvu/346

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Il y a quantité de marbres antiques dont il ne subsiste plus de carrieres. Il en reste seulement des colomnes, des vases, des tables & autres ouvrages grecs & romains. Il se peut que l’avidité des hommes en fouillant & épuisant ces carrieres en ayent étouffé jusqu’aux germes. Mais assurément on n’expliquera jamais comment il arrive qu’il n’y ait plus de ces marbres, s’ils viennent d’un suc qui se fabrique dans les entrailles de la terre.

Toutes les productions du regne minéral sont molles aussi dans le commencement : elles n’acquierent même leur solidité parfaite que quand leur développement est achevé. Jusques-là le fluide qui les pénetre les rend tendres & mollasses. Mr Peiresc ayant trouvé au fond de l’eau des cailloux encore mous de diverse grosseur, il remarqua que chacun étoit par-tout d’une molesse égale, à l’exception de l’enveloppe supérieure qui avoit un peu plus de consistence ; les plus petits cailloux étoient les plus mous. Il en fit porter chez lui ; les plus avancés durcirent les premiers, & les autres peu après. Les comparant ensuite à ceux de la mer qu’il trouva parfaitement accrus, il vit que ceux qui s’étoient consolidés à l’air étoient fort grêles, sur-tout