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Page:De La Nature.djvu/353

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mais d’autres accidens aussi pourront les frapper de stérilité, faire périr les germes. Delà les années de sécheresse, & les années pluvieuses ; les inondations aussi & les déluges qui seront dans ce cas l’effet d’un nombre de pontes extraordinaires, excessivement abondantes. Je me doute bien que ces idées paroîtront fort étranges : elles auront peu de partisans, si elles en ont. Et quoique je ne les seme sur le papier que comme des conjectures qui méritent attention, comme des graines qui pourront fructifier dans leur tems, je ne les crois pourtant pas destituées de fondement. Il pourroit bien leur arriver tout le contraire de ce qu’éprouvent les opinions peu solides qui perdent beaucoup à être approfondies. Swammerdam, Leeuwenhoek, ont trouvé que l’eau la plus pure n’étoit qu’un assemblage de petits vers microscopiques : l’eau de pluye, l’eau de riviere, de source, de la mer, leur ont toujours fait voir une infinité de ces animalcules. Les observateurs qui ont répété plus récemment les mêmes expériences, les ont confirmées. Il s’en faut bien que ces animalcules soient des individus isolés ; ce sont des familles entieres, des peuplades d’autres animaux. On les voit surmontés de vésicules qui contiennent d’autres vers, je pense, comme les polypes sont tout couverts d’œufs