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Page:De La Nature.djvu/39

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dont le premier obéit à un ordre qu’il ne comprend pas ?

Enfin c’est l’efficacité qui complette la cause, joignant l’exécution à la volonté, suivant telles loix connues. Tout être privé d’intelligence & de volonté ne peut être supposé actif de lui-même. Il y a de la contradiction à donner à la matiere une force attractive nécessairement inhérente, mais aveugle, & dont les opérations ne soient point dirigées par une cause extérieure intelligente. Car alors comment les corps célestes pourront-ils suivre réguliérement la raison inverse des quarrés des distances au centre ? En vertu de quoi auront-ils pu choisir cette proportion, préférablement à tant d’autres combinaisons possibles ?

J’appelle donc cause, ce qui a dans soi le principe de son activité, ce qui porte dans son essence complette, la raison prochaine & ultérieure de l’effet qu’il produit. Après ce court éclaircissement, la proposition énoncée au commencement de ce Chapitre, est évidente. Elle ne deviendra sujette à controverse que chez les Sophistes faussement subtils, qui feroient extravaguer le bon-sens.

D’abord, qu’il faille remonter à une cause efficace par elle-même, c’est ce qu’on a suffisamment prouvé avant moi. Une progression même infinie d’effets qui procédent les uns des autres, où l’on fait entrer tout ce qui est,