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Page:De La Nature.djvu/404

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y étoit avant sa fécondation, comme elle est dans le corps depuis qu’il a pris une forme plus grande.

On feroit jouer un rôle bien singulier aux esprits, si on les supposoit errans depuis tant de siecles, toujours aux aguets pour épier le moment où la volupté inspireroit à deux individus le dessein de leur former un étui propre à s’y loger. Lemme 1.

La préexistence des germes est moins une supposition qu’un fait. Je crois l’avoir prouvée tant à l’égard des animaux que des plantes & des fossiles. Nous ne voyons point la matiere sortir du néant : mais elle croît & s’étend sous nos yeux. Une génération nouvelle ne doit être regardée que comme la manifestation d’un corps qui existoit sous une forme imperceptible. L’état présent de l’univers seroit-il autre chose qu’un tel degré du développement des semences primitivement existantes, & dont la collection entiere ne dut être qu’un volume bien petit ?

Lemme 2.

L’homme n’est pas le corps seul, ni l’esprit seul ; il est l’esprit & le corps unis ensemble,