Supposé donc que l’une voulût créer le monde & que l’autre ne le voulût pas ; par la volonté efficace de la premiere, le monde existeroit, & par la volonté également efficace de la seconde, il n’existeroit pas.
CHAPITRE III
ieu seul se comprend lui-même. Quand nos foibles esprits veulent remonter à cet être impénétrable, ils n’ont que des termes humains pour exprimer une essence divine. L’inconvénient augmente lorsque nous voulons scruter ses desseins suprêmes. Nous balbutions : nous nous trompons : l’erreur est inévitable. Nous raisonnons en hommes des ouvrages d’un être qui agit en Dieu.
Les peuples les plus sages & les plus polis de l’Univers, les Egyptiens, les Grecs & les Romains tomberent dans l’absurdité la plus étrange, en aggrandissant l’idée de la divinité, de toutes les qualités humaines, bonnes & mauvaises. Au temple ils exaltoient la gloire & la sainteté de leurs dieux. L’hyperbole n’étoit point épargnée. Dans leurs livres ils les chargeoient des noirceurs de