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Page:De La Nature.djvu/422

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des organes ? La chose n’est pas concevable autrement, & vous conviendrez, que la variété de ses opérations est une suite nécessaire des différens états, par où l’animal passe avant son accroissement parfait : âge auquel l’instinct a tout ce qu’il lui faut. Si l’instinct avoit pour principe une substance qui, étrangere au corps, lui fût pourtant asservie pour l’exercice de ses fonctions, tellement qu’elle n’eût cet exercice plein & entier que par une certaine extension de la substance corporelle ; il faudroit convenir de nouveau qu’à chaque point d’extension acquis par le corps, l’instinct avanceroit proportionnellement, pour être completté dans l’animal parfaitement accru. On sent que cette derniere hypothese est réalisée dans l’homme. Tel est le fonds de l’union de l’ame au corps, comme je l’ai établi dans la troisieme loi de cette union. Avouez donc que la disposition de l’esprit est toujours correspondante à celle du corps ; que l’un acquiert autant pour l’exercice de ses facultés, que l’autre pour la perfection de ses organes. L’intelligence a plusieurs degrés d’intensité : elle en a un pour chaque nuance de l’organisation corporelle. La nature astrainte par l’égalité de sa marche à passer par toutes les nuances de l’organisation pour faire une machine complette, fait subir à l’esprit, par