Aller au contenu

Page:De La Nature.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais c’est l’infinité même de sa sainteté qui l’éléve si fort au dessus de notre portée. Un peu plus bas & plus proche de nous, elle ne seroit plus digne de lui. Semblable au soleil dont les rayons touchent le limon & la fange, sans en être souillés, le mal qu’il peut prévenir & qu’il n’empêche pas, ne porte point atteinte à sa pureté ; au lieu que l’homme seroit coupable de laisser commettre le crime, qu’il dépend de lui de réprimer. En vain l’on employera toute la force du génie à presser, pour ainsi-dire, les actions les plus vertueuses, à en extraire ce qu’elles ont de plus pur & de plus droit, pour en former une idée de la sainteté divine. Ce qui rehausse le mérite de celles-là, c’est la liberté pour le mal ; imperfection qui ne se trouve point dans l’Etre par excellence.

S’il est vrai que Dieu aime & qu’il haïsse ;