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Page:De La Nature.djvu/52

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voulez, l’ordre dans lequel les choses procédent : ordre uniforme, quelque bizarres qu’en soient les résultats à notre jugement : ordre invariable, quoique l’orgueil se flatte vainement d’en changer le cours : ordre où viennent se placer tous les Etres par une alternative de générations & de destructions, pour concourir à cette variété d’événemens, qui doit embellir les Annales du Monde.

CHAPITRE V

De l’état présent de la Nature.


Le véritable état de la Nature n’est pas celui où les Etres se trouvent à leur naissance, abstraction faite de tous les accroissemens qu’ils peuvent se donner par une énergie interne, ou recevoir de l’influence des objets du dehors, aux quels ils sont soumis ; mais la condition que la Nature se propose de leur procurer, comme la plus convenable & la meilleure. L’état véritable d’une plante, d’un rosier par exemple, n’est pas celui où il n’existe que dans son germe, où il n’a poussé qu’une tige foible, garnie seulement d’un petit nombre de feuilles à demi-développées, ni même lorsqu’il a commencé à