Aller au contenu

Page:De La Nature.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

conclure d’avance que la perfection dont la nature est susceptible, consiste en ce que la somme des biens y égale précisément celle des maux.

CHAPITRE VII

De la Iérarchie naturelle des Etres, & de leur Variété.


Léchelle des Etres, appuiée sur le centre du Monde, s’éleve de tous les côtés, & va se perdre au delà de ses bornes connues. Il y a bien loin de l’échellon d’où nous partons, jusqu’au premier, & encore bien loin de celui où nous parvenons, jusqu’au dernier. Le néant est à un bout : l’existence infinie occupe l’autre. Livrez votre imagination à toute son énergie, & tâchez de concevoir la multitude prodigieuse d’intermédiaires entre les deux extrêmités. Sommes-nous au milieu ? Sommes-nous en-deçà ou au-delà du milieu ? Quand nous jettons un coup d’œil sur le monde des insectes & des animalcules qui rampent à nos pieds, nous nous croyons très-près du sommet de l’échelle. Lorsque, levant les yeux, nous voyons l’aigle planer dans la région du tonnerre, lorsque nous contemplons une infinité de globes immenses rouler