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Page:De La Nature.djvu/68

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qu’il en faut pour lui donner toutes les formes qui peuvent lui convenir.

La distance du Ciron à l’Eléphant, à l’homme, à l’Aigle, est trop grande pour l’embrasser d’une seule vue. Prenons celle du Ciron à la Fourmi, ou de l’animalcule d’Eustachius, au Ciron. Armons nos yeux du microscope de cet observateur. Toutes les grandeurs intermédiaires existent sous une forme animale avec une proportion exacte d’organes & de membres. Elles existent sous la figure d’oiseaux, de reptiles & de poissons. Les semences de ces petits animaux, fourmillent de vers ; & leur petitesse étonnante, plus prodigieuse encore dans sa variété, n’est pas le dernier terme. Remontons à présent du Ciron à la Fourmi, de la Fourmi à la Cigale, au Mulot, au Liévre, au Chien, au Tigre, au Cheval, au Bufle, au Chameau. Songeons que par-tout les entre-deux sont aussi abondamment peuplés, aussi richement diversifiés… je m’arrête à cette esquisse ébauchée, livrant le lecteur à la force de son imagination.

Mais qu’admirera-t-on davantage, ou l’immense variété des Etres, ou l’équilibre parfait de biens & de maux, qui se maintient entre eux ? Dans la gradation des essences & des vertus dont elles sont douées, le pire est toujours à côté du meilleur. En suivant les