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Page:De La Nature.djvu/97

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sous le plus grand nombre de faces qu’on a pu imaginer. À qui croirons-nous donc si nous ne voulons pas nous en rapporter à des gens qui n’assurent rien qu’ils n’ayent vu, & qui nous mettent en main les instrumens pour voir par nous-mêmes, qui ont la bonne-foi de nous apprendre à reconnoître le défaut de leurs expériences, s’il y en avoit ? L’incrédulité nous retient dans les ténébres ; & faute d’être assez instruits sur les deux points dont je viens de parler, nous prenons le change ; ce qui est dans la nature une nécessité absolue dont l’utilité égale les inconvéniens, nous paroît, sinon tout-à-fait une mauvaise volonté de sa part, au moins un équivalent de la malice, une négligence formelle à rémedier à des vices faciles à corriger. Ne nous arrêtons pas aux superficies, pénétrons l’intérieur des masses.

Tout être vivant a une telle organisation, spécifiquement différente de celle des autres qui n’appartiennent pas à la même classe. Autrement les especes, admises pour invariables, pourroient s’altérer, se confondre, se perdre. Ces différences organiques ne sont pas toujours dans les plus grosses piéces. Le squelette d’un liévre ressemble à celui d’un chien. La caisse osseuse de l’estomac d’une souris ne differe qu’en grandeur de celle de l’estomac du cheval. Les