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OUVRAGES, &c.

vous deviez envier la gloire ? Quç n^irei-votil Joint cflay6, & en Cjuoi n’aycz-vons poini réiUTi ? ’avouerai pourtant qu’il eft une exception, mais une touchante exception à faire à la plèBÎcude de votre contentement. Quoi à trcniefcpt ans vous vous trouvez hors d’âge de pou•voir aimer ? Vous avez donc été bien amoureux à vingt, & comme un dépenfier, vous avez mangé le fond & le revenu de bonne heure ^ Que la condition de certains hommes eft bizarre I A dix-neuf— & vingt ans, vous faifiez des vers à merveille Atrente-fept vous vous en acquittez encore mieux. Hélas ! &trente-repc ans en amour ne repréfentent que l’ombreS : le le fantôme de votre première & douce réalité*

Votre expérience confirme
La vérité de ce qu’on lit,
Qa’efprit eft prompt, mais que chair eft ia*
firme.
D’ailleurs Cicéron nous a dît,
Ce dofte Ciçércn, Profeffeurcn fageffc »
Que les plaifirs vifs & preflanr,
Où fe laiffe avec fougue emporter la jetmefe >
La livrent par avance aux délits impuiffanS »
De la foible U trille vieillefle.

Je me trompe, Monfietrr, & je dois penfcr tout autrement fur votre compte. Si vous avtï quitté r Amour, c’eft que vOttS avez découvert tout le faux de fes charmes, k. pénétré tout le vuide de fes plaifirs. Votre fort, bien loin d’être à plaindre, eft digne d’envie, & vous n’en iicu cacoica que plui eftimable. Vous avez fait