LE CANADA ENTRE EN GUERRE 29
ceux qu'elle revendique. Et dites-moi quelle est celle qui correspond le mieux à notre civilisation et à la stabilité du monde ?
Je parlais de ces choses à un Canadien, un jour que nous nous promenions dans les environs de Québec. C'est une cam- pagne ondulée, légèrement boisée et très riche, qui m'a sou- vent rappelé cette région de chez nous qu’on a surnommée la Suisse Normande. Mon compagnon me montra une hauteur qui dominait le Saint-Laurent et me dit qu'un Allemand grand admirateur des paysages canadiens ou soi-disant tel, y avait acheté un terrain il y a quelques années. Mais, chose curieuse, après avoir fait d'importants travaux de maçonnerie souter- raine, il s'était contenté d'édifier par-dessus de modestes cabanes. La chose parut suspecte au gouvernement et on le pria de vider les lieux.
— Voilà le fait allemand, me dit en conclusion mon ami canadien. Voilà comment l'Allemagne témoigne son amour aux autres peuples. Si nous étions venus de territoires au delà du Rhin et non de vos provinces, Québec serait peut-être le prochain Dantzig.
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Le vieux forestier des Laurentides s’est trompé. Et pourtant, quand j'ai vu, l’autre jour, la photographie du convoi qui amenait en Europe les recrues canadiennes, je n'ai pu m’em- pêcher de redire sa phrase.
La contribution du Canada à la guerre européenne est capi- tale et doit augmenter notre confiance. Après ces quelques flottements, dus surtout à des agitateurs politiques, dont j'ai déjà parlé, le Dominion entier se tient aux côtés de l'Angle- terre, même nos cousins de Québec qui, parfois, bronchent un
