prestige au Canada français : ainsi Lévis-Mirepoix, Montcalm. Comme on se félicite de ce service volontaire ! On doit repous- ser de toutes ses forces la distinction que certains partis poli- tiques veulent établir entre le pays réel et le pays légal. Cette belle invention ne fait que creuser le fossé et décourager cer- taines bonnes volontés. Ni la monarchie ni la Révolution ne doivent être considérées comme un bloc. Seule, la France en est un. Il n’est point d'autre principe pour relier son passé historique à l’évolution des idées ; point d'autre base pour demander aujourd’hui à la nation un effort sous toutes les formes et obtenir d’elle « un plein rendement ».
De ces voyageurs, ce sont les chevronnés qui sont les plus entourés, c’est-à-dire ceux qui ont déjà été au Canada fran- çais. On leur pose mille questions sur le climat, l’aspect des villes, les traits des habitants. Nous sommes pareils à des enfants qui vont enfin rencontrer de mystérieux cousins dont on leur a parlé depuis toujours.
Et chacun de nous s’est pourvu d’une copieuse bibliothèque. Chose facile, tant les ouvrages sur le Canada français — docu- mentation, critique ou fiction — se sont multipliés depui quelque temps. Il y a là de véritables annales littéraires qui se sont révélées. Le succès de Maria Chapdelaine et l’action du comité France-Amérique sont pour beaucoup, sans doute, dans cette floraison.
Toujours est-il que nul d’entre nous n’ignore que les Cana- diens de langue française constituent aujourd’hui 28 % de la population totale. Chiffre destiné à s’accroître, puisque c’est chez eux que l’on compte le plus de familles nombreuses,
Nous savons aussi tout ce que cet accroissement numérique doit, ainsi que la survivance de notre langue, aux leçons du clergé. L'œuvre du cardinal Villeneuve, qui fut récemment reçu et fêté en France, en fournit un exemple. J’ai sous les yeux le texte d’une conférence qu’il prononça un peu partout,
