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Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/148

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la source même de l’amour, de la sagesse et de la puissance.

Et je sentais ce que c’est que la patrie ; et je m’enivrais de lumière, et mon âme, emportée par des flots d’harmonie, s’endormait sur les ondes célestes, dans une extase inénarrable.

Et puis je voyais le Christ à la droite de son Père, rayonnant d’une gloire immortelle.

Et je le voyais aussi comme un agneau mystique immolé sur un autel ; des myriades d’anges et les hommes rachetés de son sang l’environnaient, et, chantant ses louanges, ils lui rendaient grâce dans le langage des cieux.

Et une goutte du sang de l’Agneau tombait sur la nature languissante et malade, et je la vis se transfigurer ; et toutes les créatures qu’elle renferme palpitèrent d’une vie nouvelle, et toutes élevèrent la voix, et cette voix disait :

Saint, Saint, Saint, est Celui qui a détruit le mal et vaincu la mort.

Et le Fils se pencha sur le sein du Père, et l’Esprit les couvrit de son ombre, et il y eut entre eux un mystère divin : et les cieux en silence tressaillirent.


FIN.