Page:De Lamennais - Paroles d'un croyant, 1838.djvu/83

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Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme l’oiseau blessé que le chien poursuit,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme l’hirondelle tombée de lassitude en traversant les mers, et se débattant sur la vague,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme des voyageurs égarés dans un désert brûlant et sans eau,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme des naufragés sur une côte stérile,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme celui qui, à l’heure où la nuit se fait, rencontre près du cimetière un spectre hideux,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme le père à qui on ravit le morceau de pain qu’il portait à ses enfants affamés,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme le prisonnier que le puissant injuste a jeté dans un cachot humide et ténébreux,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme l’esclave déchiré par le fouet du maître,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme l’innocent qu’on mène au supplice,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme le peuple d’Israël dans la terre de servitude,
Nous crions vers vous, Seigneur.
Comme les descendants de Jacob, dont le roi d’Égypte