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SOUVENIRS D’UN GARIBALDIEN.

passeport en indiquant les majuscules qui formaient le nom de Victor-Emmanuel.

— Vous êtes donc garibaldien ? Tiens, moi qui vous croyais médecin de Genève ! M. Ricciotti (fils de Garibaldi) a passé par ici avant-hier.

Et sur ce, des politesses à n’en plus finir. Le fait est que nous vidâmes ensemble, au buffet, un petit verre de cognac à la santé de la République.

Mon ami, le citoyen gendarme, ses collègues, et une bonne partie des employés civils ou militaires d’un pays, ressemblent aux canons d’un port qui saluent tous les drapeaux.

— Ma foi ! j’aimais bien l’Empereur ; mais si la France veut de la République, mon métier est d’obéir à la nation.

L’observation était trop sensée pour que je ne trinquasse pas avec ce brave homme, en abusant du mot « ami » que les Français prodiguent dans leur langue caressante comme celle des sirènes.

Il y a en français, certaines phrases stéréotypées qui s’appliquent à des circonstances.