Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/174

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tout ce qu’il allait quitter pour faire son dernier grand voyage : celui dont on ne revient pas.

Comme à ceux qui vont mourir, sa vie, en tableaux rapides, lui passa devant les yeux. Il se revit enfant dans ce village de marins, près de Québec, où l’on chargeait de bois les voiliers norvégiens au bordage en damier noir et blanc.

C’était la nuit : un peu de lumière diffuse s’accrochait aux flancs rebondis des vases de Chine, au creux des plats de cuivre de Syrie. Sur la table de travail, la glace était une tache grise sans reflet, comme ces lacs