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Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/42

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mence, à vrai dire, qu’au cataclysme. C’est dans cet esprit que, faute d’une catastrophe digne d’accaparer mes activités, je dépouillais un matin les journaux de Paris. Je vis d’un œil distrait le télégraphiste déposer une dépêche sur le bureau du chef d’information. Puis, passant près de ma table, je l’entendis murmurer, d’une voix indifférente d’ailleurs :

— En voilà un qui a meilleur estomac que moi.

À l’instant même le chef m’interpellait et — mauvais signe — je constatais qu’il avait les yeux ronds :

— Un chef de poste de Révillon, en traversant l’Ungava, a dévoré son guide, me dit-il.