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Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/53

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bouche, aux lèvres minces. Sa parole était rare, sa voix rauque et sourde. Il parlait la langue de ses ancêtres et un peu le français. Miss Smith, venue de Londres, n’entendait, cela va sans dire, que l’anglais. Les communications dans ces conditions étaient difficiles, mais non impossibles. Chaque fois que la belle Anglaise sortait, elle sentait peser sur elle le regard lourd et fixe du chasseur qui la suivait, silencieux comme un fantôme. Il déployait un véritable génie à se dissimuler, à bondir comme un lynx, d’un tronc d’arbre à un quartier de rocher. Il la tenait constamment sous son regard. L’apercevait-elle ? S’immobilisant aussitôt dans l’attitude où il avait été découvert, l’Indien semblait le génie rouge de la forêt verte.