Page:De Martigny - Mémoires d'un reporter, c1925.djvu/74

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votre France, qu’avec des yeux d’Européens, vous voyez immense. C’est une étendue chauve où poussent, ici et là, quelques sapins qui n’atteignent pas la hauteur d’un homme. Partout du roc, peu de mousse et pas d’eau. Le vent de mer et surtout le vent du pôle y soufflent en furie hurlante. Le sol est fait de cailloux de fer, de cuivre, de plomb, à facettes acérées sur lesquelles les semelles se coupent. Après les semelles c’est la plante des pieds, et alors c’est la mort. Le thermomètre y descend aux plus basses températures observées au pôle : 70 degrés Fahrenheit au-dessous de zéro. Le vent y jette les chiens et les hommes à terre avec une violence telle qu’ils s’y assomment.

Les difficultés sont si terribles, la menace