Les torches résineuses fumaient et pétillaient. Dans leur reflet rougeâtre brillait solitaire et pâle le croissant de la lune.
X
Léonard travaillait dans son atelier. Zoroastro fabriquait une caisse ronde, vitrée, avec des rayons dorés, dans laquelle devait être conservé le clou sacré. Assis dans un coin sombre, Giovanni Beltraffio, de temps à autre, observait son maître. Plongé dans la recherche du problème de transmission de la force à l’aide de poulies et de leviers, Léonard ne pensait plus à la relique. Il venait de terminer un calcul compliqué.
— Jamais les hommes n’inventeront, pensait-il avec un sourire heureux, rien d’aussi parfait, facile et superbe comme les manifestations de la nature. La divine nécessité la force par ses lois à déduire le résultat de la cause par la voie la plus rapide.
Dans son cœur naissait le sentiment, qui lui était si habituel, de respectueux étonnement devant l’abîme qu’il contemplait. En marge, à côté du croquis de la machine élévatoire, à côté de chiffres et de ratures, il écrivait ces mots qui sonnaient dans son cœur ainsi qu’une prière :
« O mirabile giustizia di te, Primo Motore ! Tu non ái