Aller au contenu

Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rient écartent les sourcils et relèvent les coins de la bouche.

Comme conclusion, il dit :

— Applique-toi à être le spectateur calme des gens qui rient et qui pleurent, qui haïssent et qui aiment, pâlissent de peur ou crient de douleur. Regarde, apprends, scrute, observe, afin de connaître l’expression de tous les sentiments humains.

Cesare me disait que le maître aimait à accompagner les condamnés à mort, pour lire sur leur visage tous les degrés de l’angoisse et de la terreur, éveillant même chez les bourreaux un étonnement par sa curiosité, suivant jusqu’au dernier tressaillement des muscles du mourant.

— Tu ne peux même pas, Giovanni, te figurer ce qu’est cet homme ! ajouta Cesare avec un sourire amer. Il relèvera un vermisseau et le posera sur une feuille pour ne pas l’écraser, et parfois il a des périodes durant lesquelles, si sa propre mère pleurait, il se contenterait d’observer comment elle hausse les sourcils, fronce le front et abaisse les coins de la bouche.

Léonard a dit : « Apprends auprès des sourds-muets les mouvements expressifs. »

« Quand tu observes quelqu’un, tâche qu’on ne s’en