cèdre, en amandes et sucre brûlé, exécutées d’après les dessins de Bramante, Caradosso et Léonard – Hercule cueillant les pommes d’or du jardin des Hespérides, Hippolyte et Phèdre, Bacchus et Ariane, Jupiter et Danaé – tout l’Olympe ressuscité.
Nikita, avec une curiosité enfantine, considérait tous ces prodiges, tandis que Danilo Kouzmitch perdait l’appétit à la vue de ces déesses impudiques et ronchonnait sous son nez :
— Dégoûtation d’Antéchrist ! Horreur païenne !
V
Le bal commença. Les danses d’alors, « Vénus et Zéphyre », la « Cruelle Destinée », le « Cupidon », se distinguaient par leur lenteur, car les robes des dames, longues et lourdes, ne permettaient pas des mouvements vifs. Les dames et les cavaliers se rencontraient et se séparaient avec une importance emphatique, des saluts exagérés et des sourires exquis. Les femmes devaient marcher comme des paons, glisser comme des cygnes, afin, selon l’expression d’un poète, « que leurs pieds mignons s’agitassent doucement, doucement ». Et la musique aussi était douce, tendre, presque mélancolique, pleine de langueur passionnée, comme les chants de Pétrarque. Le principal officier de Ludovic le More, le jeune seigneur Galeazzo Sanseverino, élégant raffiné,