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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/307

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monta un escalier tournant et sombre, conduisant à la salle voûtée qui servait de chambre à coucher au duc et sise dans la tour nord.

Béatrice s’approcha, une lumière à la main, de la cachette pratiquée dans le mur où le duc gardait les papiers importants et les lettres secrètes, introduisit la clef dans la serrure, mais sentit que cette dernière était brisée, ouvrit la porte et vit les planches nues ; Ludovic, s’étant un jour aperçu de la disparition de la clef, avait mis en sûreté ses papiers.

Elle s’arrêta, saisie et indécise.

Derrière les croisées, les flocons de neige volaient comme des fantômes blancs. Le vent tantôt sifflait, tantôt hurlait, tantôt pleurait.

Les regards de la duchesse tombèrent sur la fermeture de fonte de l’oreille de Denys. Elle s’approcha de l’ouverture, souleva le lourd couvercle et écouta. Des flots de sons parvinrent jusqu’à elle, pareils aux murmures des vagues dans les coquillages. Tout à coup, il lui sembla que, non pas en bas, mais tout près d’elle, quelqu’un avait murmuré :

— Bellincioni… Bellincioni…

Elle poussa un cri et pâlit.

— Bellincioni ! Comment n’y avait-elle pas songé ? Oui, oui, certainement ! Voilà de qui elle saurait tout… Chez lui, inaperçue… pour qu’on ne la cherche pas… Ah ! tant pis ! Je veux savoir, je ne puis plus supporter ce mensonge !

Elle se souvint que, sous prétexte de maladie, Bellincioni n’était pas venu au bal ; elle calcula qu’il