De la chambre sortit le duc. Il tomba sur une chaise et, tenant sa tête à deux mains, sanglota comme un enfant :
— Seigneur ! Seigneur ! Je ne peux plus… je ne peux plus ! Bice !… Bice !… À cause de moi, maudit.
Il se souvenait que, dès qu’elle l’avait aperçu, la duchesse avait crié d’une voix colère :
— Va-t’en !… Va chez ta Lucrezia !
La vieille édentée s’approcha de lui, tenant une assiette en fer-blanc.
— Daignez manger, monseigneur.
— Qu’est-ce ?
— De la chair de loup. Il y a une raison à cela : dès que le mari aura mangé de la chair de loup, l’accouchée se sentira mieux. La chair de loup, c’est la première chose à faire.
Le duc, avec une expression soumise et distraite, s’efforçait d’avaler le morceau de viande noire et dure qui s’arrêtait dans sa gorge.
La vieille, inclinée au-dessus de lui, marmonnait :
Notre Père,
Sept loups et une louve mère,
Qui êtes aux cieux et sur la terre ;
Vent, lève-toi, et notre mal
Emporte vite dans le canal.
« Au nom de la très Sainte-Trinité consubstantielle et éternelle. Notre mot sera fort. Amen ! »
Le médecin principal, Luigi Marliani, accompagné de deux autres docteurs, sortit de la pièce. Le duc se précipita à leur rencontre.