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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/354

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Si vous avez la foi, le Christ en chair et en os vous apparaîtra marchant sur des nuages. Nous aurons des miracles, comme on n’en a pas vu même dans l’Antiquité.

Amen ! Amen ! murmurait la foule.

Et les visages pâlissaient, une étincelle démente s’allumait dans les yeux.

La foule, en un mouvement en avant, les entraîna. Une dernière fois Giovanni regarda la statue de Verrocchio. Et il lui sembla, dans le sourire tendre, malin et impartialement curieux de Thomas l’Incrédule, reconnaître le sourire de Léonard.


III

En approchant de la place de la Seigneurie, ils se trouvèrent pris dans une bousculade telle que Paolo dut s’adresser à un cavalier de la milice pour se faire conduire vers la ringhiera où étaient réservées des places aux ambassadeurs et aux citoyens célèbres.

Jamais Giovanni, lui semblait-il, n’avait vu pareille foule. Non seulement la place, mais les loggia, les tours, les fenêtres, les toits étaient noirs de monde. S’accrochant à tout, rampes, grilles, avancées de pierre ou de fer, conduites d’eau, les gens pendaient en grappes à des hauteurs vertigineuses. On se battait pour les places. Quelqu’un tomba et se tua. Les rues