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Page:De Merejkowsky - Le Roman de Léonard de Vinci, 1907.djvu/386

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au puits, il entendit la voix perçante, aiguë, presque féminine, celle que prenait Léonard dans ses accès de violente colère dont il était coutumier, mais que personne ne craignait.

— Qui, qui, imbécile, soûlard, qui t’a prié de faire soigner le cheval par le vétérinaire ?

— Mais, messer, on ne peut pas laisser un cheval malade sans soins !

— Soigner ! Tu crois, tête d’âne, qu’avec ce puant ingrédient…

— Pas l’ingrédient, mais l’influence… Vous ne vous connaissez pas dans cette question, c’est pourquoi vous vous fâchez.

— Va-t’en au diable, avec tes influences ! Comment peut-il soigner, cet idiot, quand il ignore la construction du corps, qu’il n’a jamais su ce qu’était l’anatomie ?

Nastagio leva ses yeux paresseux, regarda le maître, et avec un profond mépris murmura :

— L’anatomie !

— Vaurien !… Va-t’en de ma maison !

Le palefrenier ne sourcilla même pas. Par expérience, il savait que, l’accès de colère passé, le maître le rechercherait, le supplierait de rester, car il appréciait en lui le grand connaisseur et amateur de chevaux.

— Précisément, je voulais vous demander mon compte, dit Nastagio. Trois mois de gages. En ce qui concerne le foin, il n’y a pas de ma faute. Marco ne donne pas d’argent pour le foin.